À son art notre prodige,
Tablier gris, en main le tranchet
Précieux découpeur de tiges
Sur la plaque de zinc rayée.

Son univers est enclos là,
Merveilleux escarpins glacés,
Bonheur des dames camélias
Aux vitrines des boutiquiers.

Face au balancier bruyant
La finisseuse, sa fierté,
Capricieuse à ses moments
Envers le néophyte apeuré.

Je suis le cadet attendu,
Un tantinet récalcitrant,
Mais son regard me met à nu
Et l'élan soudain me surprend.

Tout près la bête à dompter,
Rouages infinis et courroies,
Mélange de cuir et d'acier
En prime, griffures aux doigts.

Déesse chromée que filtrent des rais,
À qui l'apprenti quémande,
Bottines en mains un essai,
Ravi de verser l'offrande.

Ma rebuffade évanouie,
L'amour réconcilie nos âges,
Je ressens sa bonté inouïe
Qui m'entoure sans partage.

Me voici au café maure,
Garçon complice, le serveur
En chéchia rouge à fils d'or
M'offre loukoum, thé et senteurs.