Sans posséder le brillant de certains clercs, ni la bonhomie d'opérette d'autres, le chanoine PEZET rayonnait de ce qui ne se voit pas. Scouts, Ames et Coeurs Vaillants, les familles en difficultés, tous savaient pouvoir compter sur son constant dévouement. Dans les années 5O, déjà plus très jeune, il rendait visite aux malades, à toutes les heures. Son affabilité timide qu'il n'abandonnait que lorsque les jeunes filles du catéchisme, dépassées par le chahut, l'appelaient à la rescousse. Dans l'instant, le Saint-Esprit revoletait dans la nef. Ces mêmes garnements, l'étude terminée, pour couper au plus court, filaient, sur la pointe des pieds, le déranger dans sa méditation dans la pénombre du déambulatoire. Alors imposant le silence à la troupe impatiente, il retournait dans la sacristie tirer d'un coffre la clef de la poterne libératrice. Et, immuable rituel, il descendait sur la placette radieuse, lancer à la bande qui s'éparpillait déjà dans toutes les directions, son sermon préféré, qui lui venait du coeur : " Les enfants, rentrez tout de suite à la maison, et attention en traversant!"

Finalement, le chanoine Pezet aura vécu, en ermite, parmi les autres. Silence, modestie, don de soi, mépris des apparences... sa manière, celle de FOUCAULD. Si dans les restes de son église dépecée, une ombre, en camail noir, un peu voûtée, passe encore, que personne ne puisse, cette fois, la déranger.

Sans doute, veille-t-elle sur des enfants... En riant de cette bien incomplète peinture...

Luc BOIVIN 26-02-07